
Pensées, émotions, sensations, besoins : une approche systémique qui nous permet de percevoir notre liberté
Se sentir libre, c'est prendre conscience que j'ai toujours le choix de mes décisions, même si ce n'est pas le choix dont je rêve.
On ne choisit pas ce que l'on est, notre corps d'origine et nos besoins mais on peut influencer ce que notre corps sent.
Notre être est constitué de notre corps, de nos besoins, de nos émotions et de nos pensées.
Notre corps :
Il perçoit des sensations lorsqu'il est stimulé de l'intérieur ou de l'extérieur. Nos cinq sens ainsi que notre imaginaire en sont l'origine. Ces stimulations infinies peuvent être perçues de façon variable par l'être que nous sommes.
Nos besoins :
Chaque être vivant a des besoins identiques et multiples. Ces besoins varient en nous à chaque instant en intensité. Selon cette dernière, il y a une priorité à nourrir tel ou tel besoin. Un besoin nourri s'apaise. Un besoin insatisfait peut être à l'origine de l'élan, la pulsion d'énergie (envie, désir) qui va nous pousser à le nourrir. Nous allons mettre en place une stratégie afin d'y parvenir. Exemple : si j'ai besoin d'être aimé, la séduction sera la stratégie pour y répondre. Si ce besoin ne parvient pas à être satisfait, cela génère de la colère.
Nos émotions :
Elles sont en lien avec nos besoins, nos sensations et nos pensées. Elles vibrent en nous et résonnent plus ou moins fort selon qu'elles sont entendues ou pas. Besoin d'être entendu, de reconnaissance,...
Intenses, elles s'imposent à notre être qui a alors le choix de les accueillir ou de les repousser (refoulement). Ce choix est une stratégie, résultat, fruit d'expériences passées dont le but est toujours de protéger l'être de la souffrance et donc du fait que l'inconfort ne dure pas. Le but est de mettre fin à l'inconfort au plus vite quel qu'en soit le prix, le clivage en l'occurrence. En effet, lorsque notre être souffre fort (stress, peur, peine intenses), il se clive de celui qu'il a à être, il dévie sur son chemin de vie.
Nos pensées :
Notre être est traversé en permanence de pensées qui provoquent des émotions et influent sur notre corps. Elles s'imposent à nous et émanent de notre culture, de notre éducation, de nos croyances. Elles sont parfois les voix de nos gardiens qui s'expriment pour prendre soin de nous, quitte à nous empêcher ou à nous pousser.
Notre être est en mesure d'agir, de décider de ce qu'il souhaite, de ce qu'il veut faire en fonction de ce qu'il éprouve, de ce qu'il sent, ressent et de ce qu'il pense, de ce qu'il croit.
Des composantes en interdépendance :
Toutes ces composantes (pensées, besoins, émotions, sensations) sont connectées entre elles en interdépendance. En modifier une les modifie toutes.
L'être est ainsi en mesure d'agir sur ces quatre composantes. Il peut, s'il le souhaite, apaiser ou amplifier ses émotions, se focaliser sur une sensation corporelle ou s'en détourner.
Dans notre société, nous avons plutôt tendance à nous distraire de nos émotions, besoins et sensations. Il est toujours possible d'y prêter attention si on le veut. Notre liberté se situe là : je peux poser mon attention sur ce qui se joue en moi et agir.
Modifier mes émotions en mobilisant mon corps : approche corporelle :
Faire bouger son corps modifie nos sensations corporelles ce qui va influer sur nos pensées, nos émotions et nos besoins.
Exemple : ralentir ou moduler notre fréquence respiratoire modifie ce que nous sentons, éprouvons, pensons et nécessitons. Respirer plus lentement et amplement nous permet de sentir l'air passer dans nos poumons, les gonfler. Cela peut nous apaiser, nous détendre, ralentir ou modifier le cours de nos pensées. Et, si nous avions besoin de sérénité, ce besoin peut être assouvi et laisser la place à un autre besoin de se déployer.
Modifier mes émotions en rencontrant les êtres dont je suis clivés : approche traumaticienne
Nous comprenons alors qu'entendre ce que nous éprouvons, ce qui se passe en nous, nous permet de poser notre attention sur nos parts intérieures . Elles s'expriment en nous. Celui- celle, dont nous avons été clivés, s'exprime au présent en nous faisons vivre des émotions en lien avec le passé, afin que nous n'oubliions pas l'être que nous avons été. Entendre cet être, le rencontrer puis l'apaiser permet de faire disparaître le symptôme et de se sentir en paix au présent. Ceci peut se faire par un polylogue intérieur guidé par un.e traumaticien.ne.
Dans certaines conditions, nous ne sommes pas en mesure d'effectuer un choix. Elles restent exceptionnelles et sont les circonstances au cours desquelles nos capacités d'élaboration de la pensée sont interrompues : la sidération produite par un évènement traumatogène provoque une paralysie motrice nous empêchant de nous mouvoir ainsi qu'une anesthésie émotionnelle conduisant à une dissociation traumatique. Nous sommes déconnectés de nos émotions, de nos sensations corporelles et de nos capacités motrices. A noter aussi tous les états d'anesthésie mentale liés à l'utilisation de substances médicamenteuses ou à visée récréative qui modifient le cours des pensées et font perdre à l'être sa capacité de clairvoyance, de compréhension de la situation et d'activation de la réponse adaptée.